Page:Dorat - Les Baisers, 1770.djvu/67

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La fleur qui pare nos prairies,
Te doit son lustre et son odeur.
Ces arbrisseaux que tu maries,
Sont tous éclos de ta chaleur.
Ces ruisseaux fuyant sous l’ombrage,
Ces flots caressant leur rivage,
Par ton souffle vont s’embrâser ;
Pourquoi des lèvres demi-closes
Ont-elles la couleur des roses ?
C’est là que siége le baiser.
Le froid scrupule en vain s’offense
De tes bienfaits consolateurs ;
Tu tiens sous ton obéissance
Sages, héros, législateurs.
César quitte le Capitole,
Il menace, il s’élance, il vole,
Tout céde à ses travaux guerriers :
Mais il revient, briguant des chaînes,
Caresser les dames romaines
À l’ombre même des lauriers.