Page:Dorat - Les Baisers, 1770.djvu/96

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Le compte de tous les épis
Dont elle orne sa chevelure ?
Flore au hazard va semant ses bouquets,
Ces moissons de parfums sur son passage écloses ;
Et Zéphyr ne tient point registre pour les roses
Qu’il fait naître dans nos bosquets.
Du haut de la brillante voûte,
Lorsque l’onde du ciel s’épanche dans nos champs,
Distille-t-elle goutte à goutte ?

Jupiter quelquefois la verse par torrens.
Et sur la plaine reposée
Quand l’aurore aux douces couleurs,
Laisse onduler ses rayons bienfaiteurs ;
Dans ses présens froide et symmétrisée,
La voit-on mesurer aux fleurs
L’émail transparent de ses pleurs
Et les perles de la rosée ?
Et les biens et les maux, les dieux sur l’univers
Répandent tout avec largesse ;
Et toi, Thaïs, qui nous peins la déesse