Page:Dorat - Les Baisers, 1770.djvu/97

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Qu’une conque d’azur promène sur les mers,
Ainsi que les faveurs tu bornes la tendresse !
L’enfant aîlé te combla tour à tour
De tous ses dons, et ta froideur le blesse !
Et c’est Thaïs qui compte avec l’amour !
Ah ! Cruelle, ai-je donc calculé mes alarmes,
Et mes tourmens et mes soupirs ?
Si tu comptes les maux, compte aussi les plaisirs.
Mais vas ; confondons tout, les baisers et larmes ;
Viens, laisse-moi dévorer tes beautés ;
Viens, ne m’afflige plus par des refus coupables
Et donne moi des baisers innombrables
Pour tant de pleurs… que je n’ai pas comptés.