Page:Dorchain - La Jeunesse pensive, 1883.djvu/135

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Un enivrant parfum, comme d’un encensoir,
          S’exhale des roses pâlies,
Et le mystérieux apaisement du soir
          Te verse ses mélancolies.

Alors, épris d’un rêve impossible à saisir,
          En ton âme troublée et lasse,
Ne suis-tu pas d’un chaste et douloureux désir
          Chaque jeune femme qui passe ?

Il semble que leurs yeux aient gardé les douceurs
          Des illusions éphémères ;
Souvent tu les dirais pures comme nos sœurs
          Et tendres ainsi que nos mères...
 
Parmi celles, pourtant, qui ce soir ont passé
          Et que tu crois encor vivantes,
Hélas ! combien déjà dont le cœur est glacé,
          Dont les lèvres sont décevantes !