Page:Dorian - Inconnu, paru dans Gil Blas du 3 au 7 mai 1904.djvu/11

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pays traversés et comprenant qu’une faute irréparable est en train de se commettre — envoie le colonel Klobb pour prendre le commandement de la déshonorante Mission.

Il part avec le lieutenant Meynier, un interprète, trente tirailleurs réguliers d’escorte, un convoi très léger, et se lance, bride abattue, dans le pays ravagé.

Le 10 juillet 1899, il n’est plus qu’à trente kilomètres de la Mission Afrique Centrale, qui est incapable de se mouvoir rapidement, à cause des mille à douze cents captifs ou captives, des troupeaux et du matériel, qui l’alourdissent.


La lettre du colonel Klobb


Les événements vont se précipiter.

« Me trouvant, le 10 juillet, à Hal-Asan, dit le sergent Bouthel, je reçois, vers six heures du soir, quatre tirailleurs réguliers, qui me remettent une lettre.

« Cette lettre, signée du colonel Klobb, annonce son arrivée prochaine, pour prendre le commandement de la Mission.

« La lettre, ouverte, porte la mention suivante : « Prière au premier officier au sous-officier rencontré, de faire parvenir cette lettre au capitaine Voulet. »

« Elle prescrit au capitaine Voulet de s’arrêter à l’endroit où il se trouve, et elle ajoute : « Le capitaine fera venir auprès de lui le capitaine Chanoine, s’il ne s’y trouve pas. »

La Mission Afrique Centrale, à ce moment, est répartie en cinq groupes (voir la carte) :

L’avant-garde, capitaine Chanoine, avec les lieutenants Pallier et Joalland ;

Le gros de la colonne, capitaine Voulet, à Guidan-Boultou, avec le docteur ;

Le maréchal des logis Tourot, vers le Nord, avec les prisonniers ;

Le sergent-major Laury, vers le Nord, avec le troupeau ;

Le sergent Bouthel, à l’Ouest, à trois kilomètres de Guidan-Boultou, c’est-à-dire de Voulet. (Voir la carte.)

Immédiatement, Bouthel va remettre lui-même la lettre du lieutenant-colonel Klobb,