Page:Dorion - Vengeance fatale, 1893.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
129
VENGEANCE FATALE

sommes dans le malheur et le malheur n’en accorde jamais.

— Allons donc le voir.

Darcy éteignit toutes les lumières, ferma soigneusement la porte de la maison et partit avec Puivert pour se rendre chez Edmond Marceau. Tout en se dirigeant vers le bureau du courtier, Darcy disait à son fermier : « Comme cela nous pouvons donc nous fier à sa discrétion. »

— Oui, de même qu’à son zèle, si son intérêt le lui commande ; c’est un homme fort adroit.

— Témoin la manière dont il t’a enlevé l’argent que tu portais.

— Vous êtes méchant.

— Eh bien, n’en parlons plus.

Les deux compères étaient arrivés chez Edmond.

Nous sommes arrivés, dit Puivert.

Pour la seconde fois, dans un intervalle très court, le fermier et le courtier allaient se trouver en présence. Ce dernier s’était couché de bonne heure et dormait profondément. Nos deux collègues durent frapper à coups redoublés avant d’être entendus. Enfin des pas résonnèrent dans la maison et bientôt la porte fut ouverte pour donner passage aux deux meurtriers. À peine Edmond eut-il reconnu Puivert, que, laissant une lampe dans l’appartement où ils venaient tous d’entrer, il s’éloigna pour reparaître aussitôt armé d’un poignard.

— Messieurs, dit-il encore tout ému, je vous conseille de sortir de mon domicile aussi vite que vous y êtes entrés… je ne veux rien avoir à faire avec vous