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VENGEANCE FATALE

et si vous ne partez à l’instant même, je vous plonge à tous deux ce poignard dans le cœur ! Je suis en cas de légitime défense, vous forcez ma maison, je

— Nous ne sommes pas venus pour vous voler, fit Darcy que ces menaces ne troublaient point, reprenez donc un peu de sang froid

Edmond comprit le côté ridicule de ses menaces vis-à-vis d’un homme chez qui il avait été reçu une quinzaine de jours auparavant.

— Alors, reprit-il plus tranquillement, veuillez donc m’expliquer votre présence chez moi à cette heure.

— C’est ce que nous voulions faire, dit Darcy, mais vous ne nous en avez pas donné le temps.

Edmond se trouvait dans une étrange perplexité ; il attendit cependant les explications de ses deux visiteurs avec calme.

— Ne craignez rien, continua Darcy, nous ne sommes pas venus pour réclamer de vous les trois cents dollars que vous avez si adroitement volés hier à ce malheureux Puivert, qui en est tout abasourdi, comme vous voyez. Comme il vous l’a dit, cet argent m’appartient, mais désormais, ne vous inquiétez plus de cette petite somme dont je veux bien vous faire cadeau.

— Encore une fois, que voulez-vous de moi ?

— Eh bien, voici : Ces trois cents piastres seront entre vos mains un à compte sur un service que nous venions vous demander de nous rendre à cause de votre habileté. Nous avons besoin d’un troisième compagnon ; j’espère que vous voudrez bien vous joindre à nous.

— De quoi s’agit-il ?

— D’abord je voudrais être sûr que nous sommes