Page:Dorion - Vengeance fatale, 1893.djvu/160

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
160
VENGEANCE FATALE

trouver prêt pour trois heures. Nous nous dirigerons vers Lachine, mais nous nous arrêterons sur le parcours de la route, les laissant continuer leur excursion pour les attendre à leur retour, blottis dans quelque trou.

— J’y vais à l’instant, dit Puivert.

En sortant de l’hôtel de la rue St-Alexandre, il remarqua un individu qu’il avait déjà rencontré dans le cours de cette journée, mais il ne crut pas devoir faire la moindre attention à cet homme qui, du reste, lui était parfaitement inconnu. Il fut cependant suivi quelque temps par ce personnage, qui ne tarda pas à abandonner les pas du fermier pour se rendre chez Louis. Puivert se trompait lorsqu’il croyait n’avoir pas été remarqué le matin par les deux jeunes gens. Si ceux-ci ignoraient que l’homme de paille de Darcy avait entendu leur conversation, ils ne l’avaient pas moins aperçu et sa présence dans ce quartier les avaient quelque peu inquiétés. Aussi, lorsqu’ils furent à leur logis de la rue St-Hubert, au lieu d’entrer, Ernest voulut faire suivre le fermier, et pour cela il s’était procuré l’aide de ce personnage que Puivert venait de trouver encore une fois sur ses pas.

— Voici trois dollars, avait dit Ernest à cet homme, en lui mettant dans la main le même montant, et je vous en promets encore autant, si vous vous assurez de toutes les démarches de cet homme habillé de gris que vous voyez devant vous. Cela vous va-t-il ?

— Oui Monsieur, je vous offre mille remerciements de votre générosité, et quant à votre homme, je vous promets de l’observer de manière à pouvoir vous instruire de ses moindres actions.

— Attendez encore un instant.