Page:Dorion - Vengeance fatale, 1893.djvu/69

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
69
VENGEANCE FATALE

seulement après lui. Il le quittait très rarement. Son intimité avec Louis lui avait valu,de la part des jeunes filles, l’invitation d’accompagner ce dernier dans ses nombreuses visites à Hortense et c’est avec plaisir qu’il avait accepté, grâce à l’agrément qu’il trouvait dans la société de Mathilde.

Aussi, dès que Louis avait fait part de l’arrivée du cirque à Hortense dans le but de lui faire désirer la vue de ce spectacle, Ernest saisit avec empressement l’occasion d’y accompagner les deux sœurs avec l’étudiant et M. Darcy.

La soirée était passablement avancée et après tout l’on pouvait dire que le public n’avait pas été trompé par les annonces. En effet, richesse des costumes,quantité innombrable d’animaux de toutes sortes, hardiesse vertigineuse des pantomimes, tout participait à l’amusement de la foule lorsque l’on entendit, d’abord un craquement formidable, qui fut bientôt suivi d’un bruit sourd.

On ne tarda pas à découvrir la cause de ce bruit, c’était la toile de la tente qui venait de se déchirer au sommet d’un mât placé au milieu de l’arène et que la tente surtout tenait en équilibre. Elle se séparait lentement du mât et en retardait ainsi la chute, mais il était facile de prévoir qu’une fois la toile tombée complètement, un horrible malheur pouvait s’ensuivre.

Quelques-uns des spectateurs commençaient à craindre pour leur vie. Cependant le danger paraissait encore éloigné, et ceux-ci auraient pu échapper à tout accident, s’ils fussent partis immédiatement et aussi si la foule eût été moins tapageuse ; mais un bon nom-