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VII

LES MÉSAVENTURES DE LOUIS.


Le cirque a été, de tout temps, et surtout à l’époque de ce récit, très populaire à Montréal. Ce spectacle, à cette époque, était en effet l’un des seuls divertissements du peuple qu’attiraient très rarement ceux du théâtre ou des concerts. Aussi ces représentations ont-elles toujours été moins goûtées des dames et des jeunes filles d’une société plus élevée et que la curiosité seule pousse quelquefois à s’y hasarder, mais seulement lorsqu’elles sont bien accompagnées.

Or, cette année pendant le mois de juillet, une troupe de pantomimes qui, selon les avis délivrés au public, devait dépasser tout ce qu’on avait déjà vu en ce genre, vint stationner pendant quelques jours à Montréal et y donna plusieurs représentations à l’ancien jardin Guilbault, situé au haut de la rue Saint-Laurent, près du Mile-End.

Mathilde et Hortense prièrent leur père de leur faire voir ce spectacle d’un genre nouveau pour elles et celui-ci, après avoir hésité quelque peu, avait fini par les y conduire.

Le lecteur ne sera probablement pas surpris de voir, le soir du cirque, Louis et Ernest à côté des demoiselles Darcy et de leur père.

En effet, Ernest qui avait l’intention de rejoindre son ami à Montréal, y était arrivé quelques jours