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VENGEANCE FATALE

— Ce retard n’est pas rassurant, observa Mathilde.

— Louis sera retourné chez lui, dit Ernest.

— Je ne crois pas qu’il soit retourné à son logis, sans venir prendre ici quelques informations de ce qui s’est passé depuis que nous nous sommes perdus de vue.

— Hortense a probablement raison, reprit Mathilde. En effet M. Hervart doit être très inquiet lui-même.

— Nous pourrions peut-être chercher à nous assurer s’il ne lui serait pas arrivé quelqu’accident, fit Ernest.

— Ce serait toujours plus prudent, ajouta Hortense.

— Eh bien, je vais me rendre immédiatement à son domicile.

Et ce disant, Ernest prit sa canne et son chapeau et courut plutôt qu’il ne marcha dans la direction de la rue St-Hubert.

Louis avait sur lui son passe partout. Ernest n’en avait pas et la maison étant fermée, il ne pouvait donc entrer sans frapper.

C’est ce qu’il fit. Si Louis avait été dans la maison, il n’aurait pu manquer d’entendre le bruyant carillon que faisait la cloche remuée par la main d’Ernest, lors même qu’il eût été entièrement tombé dans les bras de Morphée. Cependant, personne ne répondit.

— Allons, se dit Ernest, c’est qu’il n’est pas encore arrivé. Que devrais-je faire, l’attendre ? C’est bien ce que j’aurais de mieux à faire, mais veiller à la belle étoile, peut-être pendant une demi-heure, ce n’est pas ce qu’il y a de plus amusant ; qui sait ? il pourrait bien être chez M. Darcy ; je crois cependant qu’il vaut mieux aller au cirque.