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VENGEANCE FATALE

— Vous avez fait toute cette besogne en vrais chenapans que vous êtes !

— Tout cela est fort bien dit, fit Victor, mais nous avons assez de ce bavardage. Je ne sais pas trop comment les affaires vont à ma buvette ; j’ai probablement déjà perdu beaucoup de verres ici.

— Que vous allez promptement regagner, dit Puivert.

Le fermier, dans son impuissance à défendre son bien, cherchait à se venger contre ses agresseurs par l’ironie. Victor insista pour terminer ce coup de jarnac.

— Avez-vous quelqu’argent sur vous ? demanda Edmond à Puivert.

— Je vous ai déjà dit que je n’avais pas un sou sur moi.

— L’effronté menteur, s’écria Victor, ses poches sont remplies de billets de banque. En voilà déjà pour trois cents dollars, juste la même somme que notre honnête homme demandait, il y a un instant.

Le fermier avait fait des efforts désespérés pour défendre son argent. Cet argent n’était pas à moi, dit-il, c’est pourquoi je disais que je n’en avais pas.

— Et à qui donc appartient-il ?

— À M. Darcy.

— Eh bien, tant pis pour lui, car nous allons partager. Tiens Edmond, voilà ta part, tu prends cent soixante-quinze dollars, selon notre entente, et il m’en revient cent vingt-cinq.