Page:Dorion - Vengeance fatale, 1893.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
98
VENGEANCE FATALE

vous suivre. Croyez que c’est un grand honneur pour vous.

— Ne craignez rien de semblable, mon cher M. Puivert. Vous n’aurez à subir aucun déshonneur, Victor, ouvre la fenêtre pour mettre monsieur poliment dehors.

— C’est vrai ; il faut être poli jusqu’au bout.

Et Victor ouvrit une croisée à peine visible et qui donnait dans une cour. Edmond et Victor, musculeux tous deux, parvinrent à y faire passer le fermier après lui avoir rendu la liberté de ses mouvements, une fois le danger disparu. Puis après avoir fermé la fenêtre et y avoir opposé de lourdes barres de fer à l’intérieur, ils retournèrent au bureau d’Edmond.

— Sais-tu, dit Victor à Edmond, qu’on l’a laissé partir à bon marché.

— C’est vrai, répondit Edmond, mais quand j’ai vu qu’il portait sur lui une somme assez respectable après tout, j’ai cru qu’il valait mieux nous contenter de cela. Ces coups de jarnac sont toujours dangereux.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Dans l’après-midi de cette même journée, les promeneurs et les promeneuses affluaient sur la rue Notre-Dame.

Depuis quelques instants, deux jeunes gens allaient et revenaient dans le même circuit, paraissant attendre quelqu’un probablement en retard, lorsqu’enfin ils purent s’arrêter sur le passage d’une jeune fille qui venait à leur rencontre.

Louis et Ernest, car c’étaient eux, saluèrent Hortense qui brillait encore plus qu’à l’ordinaire de tout l’éclat de sa beauté.