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VENGEANCE FATALE

— Tu mens, dit-il, tu n’as dû rien dire à M. Darcy, à lui moins qu’à tout autre, car en t’écoutant il eût été jaloux de toi, et tu crains M. Darcy, en effet il a l’air rude en affaires.

Victor essayait ainsi d’arracher par surprise la vérité du fermier.

Celui-ci donna dans le piège.

— Eh bien ! non, je n’ai rien dit à M. Darcy, mais qu’est-ce que cela peut vous faire ?

— Plus que vous ne pensez.

— Oui, fit Victor, et comme monsieur parait vouloir bien comprendre, n’est-ce pas M. Puivert ?

— Inutile, je comprends.

— Tant mieux alors, la besogne sera plus tôt finie. Maintenant voici le traité par lequel nous allons vous rendre à la liberté, et d’abord je vais vous donner un bon conseil. Si vous voulez m’en croire, niez avoir reçu tout argent de Darcy, à moins que vous ne lui ayez donné un reçu pour ces trois cents dollars. Le lui avez-vous donné ?

— Naturellement.

— Alors, tant pis pour vous.

— C’est là tout ce que vous avez à dire ?

— Mais vous ne voulez faire aucun arrangement avec nous, fit Victor.

— Faire des arrangements avec vous ! je crois que vous voulez rire.

— Tiens, Edmond, moi je suis pressé. Mettons ce bavard à la porte, car je veux m’en aller.

— Messieurs les brigands, je pourrais bien sortir seul, mais faute de mieux, je vais être contraint de