Page:Dormienne - Les Caprices du sexe.djvu/121

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sorte qu’il n’est pas trop affaissé. Mais cette verge allongée et dont le gland est écrasé témoigne d’une manualisation ardente. Et il devait se la serrer violemment, comme les enfants que la passion possède. Alors il lui faut désormais du piment.

Louise et son compagnon restèrent face à face une minute. La jeune fille parut encore une fois faire une objection et demander de différer ou d’annuler sa promesse. Mais l’autre montra de nouveau sa virilité tombante. Il parut poser un dilemme.

Il vint à l’esprit du médecin que l’inconnu voulait sodomiser Louise. Il avait vu les belles fesses féminines, et cette gaine de l’anus, encore vierge, ou certes peu utilisée. Car dilaté par force et coutumièrement, le sphincter ne retrouve plus son étroitesse. Mais de Laize verrait-il cette nuit déflorer ainsi la femme qu’il aimait ? À y songer avec anxiété, à évoquer cet orifice charnu où la volupté s’embusque aussi, l’excitation sexuelle le saisissait lui-même. En ce moment, s’il avait eu devant lui cette croupe souple et mouvante, il aurait été tenté jusqu’à la fureur par sa possession. En ce corps harmonieux, toutes les courbes s’infléchissaient vers l’anus. Il le constatait pour la première fois. C’est là le véritable centre artistique de la femme. On dirait que le reste des lignes convergentes désigne le milieu des fesses et y attire… C’est l’invitation : Hic habitat félicitas

De Laize eut honte de se découvrir soudain sodomiste.

Mais le moyen, devant une forme féminine semblable, de ne pas sentir tout en vous se bander vers le désir, et quel désir…

Le médecin se demandait toujours, jusqu’à en souffrir, ce que voulait cet amant d’une femme que lui, de Laize, aimait depuis des années et qu’il voyait offerte là, à deux pas… mais point à sa propre passion…

Alors, l’inconnu prit sa pelisse suspendue à une patère et l’étendit sur le sol. Ces préparatifs faisaient bouillir le spectateur caché, qui se crut dans un cachot d’inquisition et soumis au