Page:Dormienne - Les Caprices du sexe.djvu/120

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carnet de chèques et signa un papier, puis le tendit à la jeune fille. Elle le prit et le plaça avec tranquillité dans un sac à mailles d’or qui pendait au dossier d’une chaise. Louise, presque nue, s’étira alors. Elle était encore d’une prodigieuse correction. Elle avait beau lever ses bras en l’air et montrer ses aisselles rousses ; ses seins, si admirablement faits et d’une rondeur idéale, avaient beau être dehors, et son sexe aussi, que de Laize ne voyait pas encore… Elle avait beau prendre les attitudes d’une fille, elle restait une femme de bonne éducation, chaste même dans la débauche, par le naturel, la simplicité et l’aisance de ses actes. Et ce paradoxe enivrait le médecin, transporté d’un désir furieux.

Louise but encore. Elle devait se donner du courage. Mais quelle pouvait être la monstruosité réclamée par cet homme à pelage entortillé ?

De Laize passa en revue les pratiques de l’amour. Il ne trouva rien qui parût devoir effaroucher aujourd’hui cette jolie personne qu’il avait connue pure au château de Bescé, mais qui, depuis…

Il souffrait de ne pas comprendre ce qui devait s’accomplir et craignait l’inconnu. Il guettait de ses yeux fous le couple tranquille, dont les paroles lui échappaient.

Alors il vit l’homme quitter son frac, puis son gilet, puis son pantalon. L’étonnement du médecin devint pareil à un torrent, il l’entraînait à tel degré que de Laize dut se retenir en son envie d’aller frapper à la porte du cabinet voisin pour demander : Mais qu’allez-vous donc faire ? Il bouillait.

L’homme enleva encore sa chemise. Il restait vêtu d’une sorte de maillot en cellular. Il avait posé son caleçon.

De Laize l’estima en physiologiste :

— Voilà un garçon qui, toute sa jeunesse, s’est masturbé deux ou trois fois par jour. Il a fait du sport tout de même, de