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ESSAI SUR LECONTE DE LISLE

Et les strophes enchâssent les noms de Baudelaire, de Banville, de Glatigny, de Valade, de Catulle Mendès, de Coppée, de Sully-Prudhomme, de Léon Dierx, de Mérat, de d’Hervilly, de Renaud, de Cazalis, de Theuriet, de Lafenestre, de Silvestre, de des Essarts, de J. M. de Hérédia… Cela se clôt, dans un sourire, par cet « Envoi » :


« … Gardons le triolet, proscrit
Par La Harpe et l’abbé Delille !
À ces innocents jeux d’esprit
Pardonnez, Leconte de Lisle ! »


Des gloires, qui n’étaient alors qu’à leur aube, vinrent, plus tard, réparer les brèches que la mort faisait, dans cette phalange des premiers Parnassiens. L’amitié et la maison de Leconte de Lisle s’ouvrirent pour France, Verlaine, Mallarmé, Judith Gautier, Plessis, Bourget, Richepin, Haraucourt, Jeanne Loiseau, Le Vicomte de Guerne, Robert de Montesquiou, Hugues Le Roux, E. Glaser, de Bonnières, de Nolhac, de Régnier, Edmond Rostand…[1],

Une multitude de lettres, que Leconte de Lisle conservait, témoignent du sentiment de « dévotion » dont il était l’objet de la part de cet entourage d’élite. C’est, sans une ombre, l’admiration de l’œuvre, du caractère, de l’homme. Ce sont, des mouvements de gratitude, des élans de cœur, au travers desquels, celui qui se plaisait à être appelé un impitoyable Olympien, et qui se" masquait d’ironie — se révèle, non seulement affectueux et paternel aux débutants,


    duit ». Lemerre a publié des poèmes et il a des rentes sur l’État ! Ajoutez que la renommée lui est venue en même temps que l’accumulation des trésors. Le successeur de Percepied est le successeur des Elzévirs. Nous sommes contents de l’avoir fait riche et fameux ». La Légende du Parnasse Contemporain.

  1. « … Leconte de Lisle aimait les poètes et leurs entretiens, écrivait Robert de Bonnières au lendemain de la mort du poète : il n’aimait vraiment que ceux-là. Il n’a guère connu qu’eux, et de génération en génération, pourrais-je dire, car, dans ces derniers temps, il s’entourait des plus jeunes et, parmi nous, des derniers venus. La jeunesse et les roses lui étaient une vue délicieuse. » Figaro, 19 juillet 1894.