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GENEVIEVE.


» plus ; mais ce que je sais très-bien, et ce que je sens encore mieux, c’est que je tombe de besoin, et qu’une cuisinière ne doit pas mourir de faim dans une maison. — Qu’appelez-vous, une cuisinière ? vous en êtes encore une belle, pour parler ! Vous ne savez apprêter aucun ragoût. — Pardon, madame, c’est vous qui m’avez défendu d’en faire, parce que vous m’avez dit que cela excitait trop l’appétit. — Je vous dis encore une fois, ma mie, que je n’aime pas qu’on raisonne, et vous êtes une… répliqueuse : au surplus, si je vous défends de faire des ragoûts, c’est du travail que je vous épargne, et c’est encore une preuve de la bonté de votre condition… N’êtes-vous pas bien fatiguée ici ? Hier, par exemple, vous êtes restée les bras croisés : vous n’avez apprêté ni à dîner ni à souper. — Oui ! les bras croisés, et le ventre vide… j’aimerais bien mieux préparer vos repas, que de per-