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MA TANTE


dre les miens, si petits qu’ils soient ; ce que vous mangez dehors, vous, ainsi que monsieur, ne me remplit pas ici, moi. — Mais, mais, quand je dis que cette fille-là est une dévorante ! les provisions d’un fermier-général ne lui suffiraient pas. — Ah ! pardine, madame, quand ce seraient celles-là d’un archevêque ou d’un chapitre de chanoines, tant qu’elles seraient sous la clef comme les vôtres, je ne m’engraisserais pas à en flairer l’odeur.

» — C’est bon, c’est bon ! descendez, mademoiselle la pleurnicheuse, je vas vous donner du pain pour manger, dit-elle (en appuyant bien fort sur ce mot), et vous allez me faire mon déjeûner… mais je mesurerai bien le lait, soyez-en sure, pour voir si vous ne m’en buvez pas ; et ensuite vous me rendrez compte de votre belle journée d’hier, où vous n’avez rien fait du tout, et où monsieur mon mari est revenu de si bonne heure : c’est