» l’une faisait aller l’autre, et nous
vivions de ses produits : c’était en
vidant celle-ci, que je remplissais
celui-là… Elle ne travaille plus, il
faut donc aussi qu’il se repose » !
La conséquence était bien juste ; mais les suites n’en étaient pas moins désagréables. On peut se passer de déjeûner… mais la journée est longue, et le repas que l’on perd le matin, même encore celui de midi, exigent doublement des intérêts pour celui du soir. Cette perspective était effrayante, et nous n’avions le sou ni l’une ni l’autre.
Dans cette cruelle extrémité, ma tante eut une inspiration. Sans me rien dire, elle s’habilla avec un flegme philosophique que je ne pouvais m’empêcher d’admirer… Sa modeste toilette achevée, elle dépend la seringue d’un air déterminé, l’enveloppe en la baisant avec tendresse et respect, puis avance vers la porte, et va pour sortir…
« Où allez-vous donc, ma bonne