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MA TANTE


aux bicoques, en les changeant journellement de maîtres, avait sans doute eu aussi des motifs puissans pour faire passer la seringue de ma tante en de nouvelles mains !…

Je calculai de plus, que le bonheur que cette même providence m’envoyait, en me procurant des séances à un louis pour deux heures, devait bien contrebalancer la perte de ce tant regrettable et jadis si utile meuble de ma bonne tante, puisque j’allais me trouver à même de l’en dédommager en le remplaçant par un neuf, à l’aide de ce louis que j’allais gagner, s’il plaisait à Dieu, en deux heures.

Toutes ces considérations aussi raisonnables l’une que l’autre, firent succéder en mon esprit le plaisir au chagrin, et me déterminèrent à partir sur-le-champ avec monsieur de Lafleur, pour m’aller présenter au peintre, mais à la condition bien expresse que nous ne déjeûnerions pas en route. La pensée douloureuse que