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GENEVIEVE.


ma pauvre tante était à la piste derrière vingt malades, pour y trouver son café et le mien, m’aurait fait regarder comme un cas des plus graves, d’oser prendre le moindre aliment, sans le partager avec elle.

Monsieur de Lafleur se rendit à mes justes réflexions : nous partîmes après avoir mis la clef de ma tante chez une voisine, et nous arrivâmes chez le peintre.

Le premier coup d’œil de l’artiste me fut favorable. Il dit à mon conducteur que je lui convenais fort, et lui demanda si j’étais consentante pour le prix qu’il avait annoncé. Sur notre double réponse affirmative, voulant se mettre sur-le-champ à la besogne pour profiter du jour, il congédia monsieur de Lafleur.

Les besoins et la détresse de la pauvre Geneviève ne sortant pas de mon esprit, je me hasardai, pour pouvoir la soulager plus vîte, à prier le peintre de vouloir bien m’avancer un écus de six francs à compte du louis que j’allais gagner, pour

  II.
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