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GENEVIEVE.


cela conviendra admirablement pour la Suzanne que je dois représenter.

» Suzanne ! m’écriai-je ; eh, mon cher monsieur ! c’est justement ma patronne ! Je m’appelle Suzon, moi. — Eh bien, ma chère Suzon, cela se rencontre à merveille, et vous êtes tout-à-fait digne de servir de modèle pour peindre sa beauté et ses grâces ».

Flattée de ses complimens, et de l’honneur de voir que j’allais servir à représenter une sainte, je lui demandai comment il fallait donc me mettre pour cela.

« Il faut quitter vos vêtemens. — Quitter mes vêtemens ! — Oui ; je veux peindre Suzanne lorsqu’elle se baignait. — Oh mais, monsieur, je ne veux pas me baigner, moi ; je crains l’eau. — Il n’y en aura pas : laissez-vous seulement placer dans l’attitude ; voyons, défaites votre casaquin ; montrez-moi vos bras — Oh ! pour mes bras, il n’y a pas de mal à ça ; les