m’envoyer à Paris, chez une cousine
qu’elle avait, qui faisait le même état
qu’elle au Gros-Caillou.
Elle lui écrivit à ce sujet, reçut ses réponses ; et, tout étant réglé entr’elles deux, elle me fit partir un beau matin, après m’avoir fait mon petit paquet, m’avoir donné l’adresse de sa cousine, et sur-tout bien recommandé la sagesse… car c’est toujours là le plus fort de la pacotille que les mères font aux enfans, quand elles n’ont pas d’argent à leur donner.
« Ma fille, sois sage, et la fortune viendra te trouver tôt ou tard »…
Je partis donc, comptant bien là-dessus, et me promettant bien d’obéir à ma bonne mère…
N’ayant rien de mieux à faire en route, et rien qui tourmentât mon esprit, car j’étais une véritable Roger Bontemps, qui m’accommodais de tout, je chantais par le chemin, dansais et courais après les papillons…