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GENEVIEVE.

Un homme d’un certain âge, et assez bien couvert, passait dans ce moment, à cheval, suivant la même route que moi ; il s’amusa quelque temps à regarder mes yeux, en proportionnant sa marche à la mienne… Enfin, il m’accosta et entama la conversation. Moi, j’étais dans l’âge de la confiance et de l’indiscrétion ; je lui dis tout naïvement qui j’étais, où j’allais, et enfin, tous les tenans et aboutissans de mon voyage et de ma famille. Il m’écoutait et m’observait attentivement pendant tout mon récit, et paraissait y prendre un véritable intérêt…

« Ma chère petite cousine, me dit-il quand j’eus terminé mon histoire, dans laquelle il avait pu remarquer toute ma simplicité, car alors j’étais comme toi, ma nièce… je me félicite de vous avoir rencontrée si à propos et si heureusement pour vous ! Je suis justement votre cousin, c’est-à-dire, le mari de la cousine de votre