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MA TANTE


l’aise : dépêchons-nous, car je suis fatigué du cheval, et je ne demande qu’à dormir bien vîte. Demain matin, ma femme arrivera, et nous fera du café, car c’est elle qui s’en charge, et elle le fait très-bien…

Moi, qui couchais toujours avec ma mère, je ne trouvais rien d’étonnant ni d’inconséquent à partager entre deux un lit qui vraiment me paraissait assez grand pour trois. Je ne fis donc aucune difficulté ; et pendant que mon cousin se déshabillait, je me mis à genoux pour faire mes prières… car, vois-tu Suzon, j’ai toujours eu ma religion, et je t’exhorte bien à en faire autant, ma chère nièce, ça porte toujours bonheur… et sois même bien sûre que c’est ça qui t’a valu la protection de sainte Suzanne, et pour trouver le peintre qui t’a donné deux louis, et pour ressortir de chez lui saine et sauve et avec ton honneur. Pour moi, je m’en suis bien trouvée aussi dans cette occasion-là.