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GENEVIEVE.

Quand j’eus fini mes prières, je me coulai dans le lit où mon cousin ronflait déjà… Ma fine, je m’y trouvais bien et très-douillettement, car outre trois bons matelas, il y avait un lit de plume, et jamais celui de ma mère n’avait été la moitié si bien garni.

Mais ne v’là-t-il pas que pendant la nuit mon cousin vient à rêver et à parler tout haut, et oubliant que c’était moi qui étais à côté de lui, il me prenait pour son épouse, et me disait : « Ah ! ma chère petite femme, viens donc dans les bras de ton mari » ! Et il m’embrassait et me serrait si tendrement que j’avais envie de rire ; mais je le laissais faire par malice, parce que j’étais curieuse de savoir si vraiment il aimait bien sa femme. Cependant, à force de me presser et de me retourner de toutes façons, je me trouvai fatiguée et impatientée… et tout d’un coup, pendant que ses mains étaient passées à l’entour de moi pour m’attirer à lui, voilà que

  II.
G