Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
80
MA TANTE


s’écria : C’est infame ! voilà comme les juges se jouent de la vie des innocens. Cette fille n’est pas plus coupable que moi, et je puis en fournir les preuves. Il demanda effectivement à être entendu au même interrogatoire que moi, et l’ayant obtenu sur les instantes supplications de ma mère, il dit aux juges qu’il était le valet de chambre du mort assassiné dans le bois. Qu’il avait été blessé à côté de lui en voulant le défendre. Que les voleurs l’avaient entraîné avec eux pour tirer de lui des indications sur cet homme, son maître, qui était un riche négociant qu’ils guettaient depuis long-temps ; mais que comme il s’était obstiné à ne pas leur déclarer sa demeure à Paris, ils allaient le tuer aussi, lorsque la brigade avait paru. Que les assassins s’étaient sauvés, et que lui, qui ne devait ni ne pouvait fuir, avait été arrêté ; mais que pour moi, il ne m’avait point vue du tout dans le bois. Sur cette déclaration, on nous