en sommes restées à votre départ de la
prison dans le beau carrosse de cette
généreuse dame. — Oui, ma nièce, je
reprends de là.
Il nous roula grand train, et nous arrivâmes à son hôtel. Elle fit appeler sa première femme de chambre, qui était déjà d’un certain âge, et depuis longtemps attachée à elle.
« Mademoiselle Brigitte, lui dit-elle, pour diminuer la fatigue que vous avez ici, voilà une jeune fille que je veux vous adjoindre pour seconde auprès de moi. Ayez-en soin, mettez-là au fait du service, et sur-tout apprenez-lui à coiffer, car vous commencez à avoir la main un peu lourde ».
Mademoiselle Brigitte, un peu piquée de cette dernière remarque, dit qu’elle obéirait à madame, et m’emmena en me toisant d’un air rechigné ; car dans les petits états comme dans les grands, on a la nuisible habitude de regarder toujours de mauvais œil les subalternes