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GENEVIEVE.


et où je rêvai même que j’étais devenue duchesse.

Le lendemain, sur les dix ou onze heures, madame entra dans ma chambre, et me fit apporter, par la servante, une tasse de chocolat que je pris dans mon lit ; ce qui pensa me faire croire que mon rêve de la nuit se réalisait, et que j’étais vraiment un personnage d’importance… car il est surprenant et incroyable comme les plus vilaines histoires ont quelquefois de beaux commencemens !…

Je voulais me lever, mais elle m’obligea à rester au lit, ce qui, disait-elle, me rafraîchirait davantage. Malgré ses bontés, la modestie et l’humilité qui convenaient à ma pauvreté, me portant conseil à travers les suggestions de la paresse, qui me disait de profiter de ce bien-être, qui s’offrait si rarement dans l’état de servitude où je me croyais cependant toujours, je dis à madame que je me ferais scrupule d’abu-