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MA TANTE


moire un gros et fort martinet, dont elle commença à m’appliquer plusieurs coups sur les fesses et sur les épaules… la douleur me fit pousser de nouveaux cris…

« Misérable ! me dit-elle, en me prenant à la gorge, si tu souffles seulement, je vais t’étrangler » ! Et vraiment elle m’ôtait la respiration.

Mais, le vieux paillard, qui n’avait pas autant d’envie d’employer si désagréablement ses louis qu’elle en avait de les garder, lui dit : « Non, non, ce n’est pas là mon compte, décidez-la, si vous pouvez, à se prêter de bonne grâce, mais je ne donne pas soixante louis pour faire étrangler une fille et jouir d’une morte » !… Et il me lâcha.

« Eh bien, petite sotte, petite ingrate ! qui reconnais si mal le bien que je t’ai déjà fait et celui que je te voulais faire encore, choisis donc, ou de contenter tout-à-l’heure mon-