Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/309

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
123
GENEVIEVE.


sieur, ou de décamper de chez moi toute nue comme te voilà » ! En disant cela, elle me lâcha aussi, pour renfermer toutes mes hardes dans un tiroir. Je profitai bien vîte de ce moment de liberté pour me sauver dessous le lit, afin de me dérober du moins aux regards de l’homme… et de là je conjurai cette méchante femme de me jeter par pitié quelques vieux haillons pour me couvrir… Mais cette cruelle mégère, enragée de ce qu’elle appelait mon obstination, et sur-tout de s’entendre redemander les cinquante louis par l’autre, avança sous le lit, et me lançait, à tour de bras, des coups de martinet pour me faire sortir…

Enfin, voyant que je m’enfonçais toujours davantage, et qu’elle ne pouvait plus m’atteindre, elle eut la barbarie de prendre un grand manche à balai, dont elle me bourrait impitoyablement la tête, la gorge, le ventre, et par-tout indistinctement où elle pouvait m’attraper.