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GENEVIEVE.


âgée et affaiblie, sentant qu’elle avait besoin de repos, et jugeant, d’après tout cela, que j’étais véritablement une fille sur la sagesse de laquelle elle pouvait compter, me mit tout-à-fait à la tête de son travail, que je fis toute seule pendant à-peu-près deux ans… au bout desquels la pauvre femme, qui dépérissait de jour en jour, eut une attaque de maladie un peu grave, qui l’emporta enfin, malgré tous les soins que je pris d’elle.

Me trouvant par sa mort maîtresse de moi et héritière de son avoir, qui n’était pas considérable, je me déterminai à renoncer à l’état de blanchisseuse, que je trouvais trop fatigant, trop désagréable, et sur-tout trop dangereux, depuis mon histoire du bois et celle de la petite île. Je vendis tous les baquets et ustensiles du métier, et je me fis ouvrière en linge. Ayant déjà beaucoup de disposition pour ce talent, j’eus bientôt des pratiques, et les personnes que