tageux valet de chambre, il avait passé
par notre endroit une troupe de comédiens
qui s’allaient rendre à une grande
ville. Le seigneur du village, qui préparait
des fêtes pour le mariage de sa
fille, retint les acteurs pour trois jours,
et ils jouèrent leurs meilleures pièces
dans le château, où tous les amateurs
purent assister gratis. Moi qui aimais
toujours beaucoup la gaieté et le plaisir,
je ne manquai pas une des trois représentations,
et je m’y amusai infiniment.
Le directeur de la troupe ayant entendu parler du tour que j’avais joué à monsieur Jasmin, car c’était encore l’histoire du jour, me pria de la lui raconter moi-même. Je le fis volontiers, et cet homme, après en avoir beaucoup ri, me dit qu’il en ferait une comédie (notez qu’il était auteur aussi), et qu’il la jouerait dans la ville où il allait (car il était acteur encore ! c’était un triple moyen pour faire sa fortune… ou pour se ruiner).