Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/349

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
163
GENEVIEVE.


» voudriez dans cet état-là… qui est, comme vous pouvez le voir, un peu au-dessus du vôtre de couturière, sans le mépriser ».

Moi qui avais vu les politesses, les prévenances même que le seigneur et toute sa famille avaient témoignées aux comédiennes de la troupe, je fus émerveillée de la supposition seule que je pourrais être leur égale, être habillée magnifiquement comme elles, et me voir ainsi louée et caressée par des seigneurs et des dames de condition, qui me feraient manger à leur table.

Le directeur insista en me vantant et me détaillant tous les charmes de sa profession, où je gagnerais en outre, en un mois, plus qu’en un an dans mon métier… Je faiblis bientôt, et enfin je me rendis avec d’autant plus de confiance qu’il avait sa femme, fort aimable, qui me caressait et me pressait beaucoup aussi, et je consentis à les suivre quand il m’eut, pour dernier moyen