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Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/350

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MA TANTE


de persuasion, fait voir une malle entière pleine de belles robes et de beaux ajustemens qui ne serviraient, disait-il, qu’à moi, tant pour mes rôles de théâtre que pour m’habiller à la ville.

Ce fut un instant d’erreur, j’en conviens. Mais quelle est la jeune fille à qui la vue d’une superbe toilette n’a pas inspiré une fois un mouvement de faiblesse ?

Je fis donc mes préparatifs. Je mis dans une petite malle qu’il m’envoya, tout ce que je pouvais avoir de linge et de bons effets, et ayant été l’attendre à une demi-lieue au-dessus du village, dont je partis sans dire adieu à personne, il me prit dans sa voiture, où sa femme était avec une autre actrice, habillées encore de leurs robes de théâtre, et leurs cheveux garnis de diamans faux, et je m’en fus en cette brillante et joyeuse compagnie, décidée à faire encore un nouvel apprentissage.