Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/390

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
9
GENEVIEVE.


j’avais peu d’habitude d’étudier, et qu’il me fallait beaucoup de temps pour apprendre de nouveaux rôles d’opéra, il pensa qu’il pouvait toujours, pour tirer parti de moi et m’accoutumer de plus en plus à la scène, me faire paraître dans des rôles de déesses et de magiciennes, où il n’y avait rien du tout, ou presque rien à dire, et qui pouvaient bien me convenir, parce que j’avais assez de taille.

Cela me plaisait aussi beaucoup dans les commencemens, parce que j’étais toujours habillée très-richement dans ces pièces. Comme bien des acteurs et des actrices, je jugeais de l’importance d’un rôle par la beauté ou par l’élégance du costume, et je préférais la robe brillante et dorée d’une princesse, au déshabillé mesquin de Fanchonnette. Je jouai donc plusieurs de ces ouvrages pendant trois ou quatre mois que je mis à monter une demi-douzaine de petits opéra. Mais à la longue, différens acci-