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MA TANTE


dens me firent changer d’idée sur le genre de ces pantomimes.

Un jour, dans un vol, je tombai du haut d’un char, et je me démis une épaule. Une autre fois, m’abymant sous le théâtre en magicienne, je m’écorchai toute une jambe le long de la trappe. A une autre représentation, des diables et des furies mirent le feu à ma coiffure avec leurs torches, j’en perdis mes cheveux, et j’eus la tête presque rissolée…

Tous ces inconvéniens me dégoûtèrent absolument de l’emploi vaniteux des déesses et des sorcières, qui, malgré leur pouvoir magique, me paraissaient très-mortelles.

Je signifiai donc au directeur que j’y renonçais, et qu’il pouvait choisir quelqu’autre actrice qui eût des membres de rechange à lui sacrifier…

Cette signification ne le satisfit pas beaucoup, et il me bouda même quelque temps ; mais je tins ferme, et je me