Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/456

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
75
GENEVIEVE.


sis au pied d’un arbre pour laisser calmer un peu le trouble de mes idées, et attendre le jour pour me décider ensuite au parti que je devrais prendre.

Avec l’écu que la tabellionne m’avait donné, je ne pouvais pas aller loin, et je n’avais plus de hardes à pouvoir vendre ; car je n’étais couverte que d’un méchant juste de serge brune, comme une paysanne, que j’avais au moment de l’incendie du boulanger… Je ne sais si un pressentiment secret me rappelait la mémoire du directeur de comédie, qui m’avait fait sortir de mon village ; mais, depuis près d’une heure, je cherchais et je calculais les moyens de lui donner de mes nouvelles, et de lui demander des secours… Puis je rejetais cette idée par la honte que je ressentais de ma mauvaise conduite envers lui.

Une réflexion de frayeur vint me saisir. Je pensai que je n’étais pas en sûreté, si proche encore de ce bourg