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MA TANTE


que je fuyais ; que d’une part, les héritiers du boulanger, qui ne savaient pas qu’il voulait m’épouser, m’accuseraient peut-être d’avoir mis le feu moi-même chez lui, et de m’être sauvée après l’avoir volé ; que de l’autre, le tabellion, piqué contre moi pour son bras cassé, au lieu de produire à ma décharge le double du contrat qu’il avait fait, se liguerait avec eux pour m’opprimer et me faire poursuivre criminellement, et m’attaquerait lui-même, en donnant une autre tournure à la malheureuse affaire que j’avais eue avec lui.

Pour me soustraire à ce double danger, je me décidai à repartir bien vîte, et, me relevant à l’instant, je me mis à arpenter le plus rapidement que je pus le long du chemin, sans m’embarrasser de quel côté j’allais.

A peine eus-je formé cette résolution, que j’entendis le bruit d’une voiture qui venait derrière moi. On n’y voyait pas encore assez clair pour distinguer les