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MA TANTE


scandale comme autrefois… et c’est aussi pour cela que je t’ai fait habiller en garçon, pour pouvoir te garder auprès de moi et t’employer chez lui.

Or, à présent, il faut que je t’apprenne comme quoi tu es ma nièce.

Sortant de chez ce bon curé ; je m’en vins à Paris, où, vu mes premiers exercices dans les hôpitaux, ce qui équivaut à une maîtrise, je me fis garde-malade. Je perçai beaucoup dans l’état de la seringue. Je me fis quantité de pratiques, et je vivais assez bien de mes lavemens.

Un jour je fus appelée par une privilégiée qui recevait chez elle des femmes en couches. Je m’y transportai, et j’opérai sur une fort jolie petite dame, que je ne reconnus pas à la première vue, car notre posture réciproque n’était pas dans le cas de nous rappeler des souvenirs. Mais, au défaut des yeux, les oreilles nous remirent toutes deux sur la voie. Elle parla, moi aussi… Voilà