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GENEVIEVE.


l’auberge, pour m’y faire donner des secours.

La maîtresse, qui était une bonne femme, prit beaucoup d’intérêt à moi, fit allumer un grand feu dans une chambre, où elle aida à ma tante à me faire revenir à force de cordiaux et de spiritueux, et m’ayant bassiné un bon lit, elle voulut m’y faire coucher, disant que je resterais chez elle jusqu’à ce que je fusse entièrement rétablie, et sans qu’il en coûtât rien ni pour ma tante, ni pour moi : même, ajouta-t-elle, si la pauvre fille veut, elle pourra demeurer plus long-temps chez moi. Où alliez-vous, comme ça avec elle ?

Ma tante lui avoua ingénuement qu’elle allait chez le curé d’Avon pour le servir, et qu’elle m’avait fait prendre ces habits-là pour pouvoir m’y présenter comme son neveu. « Eh bien, reprit l’aubergiste, vous n’avez pas besoin de la mener jusque-là pour être plus sure de lui trouver une condition ; laissez-