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MA TANTE


loureusement, s’agiter et gémir… et dès le plus petit point du jour, elle s’habilla et partit sans vouloir me laisser aller avec elle, comme je le lui demandais ; mais elle m’ordonna de rester au lit, fatiguée que je devais être, et ne voulant pas laisser sa maison seule, et me recommanda sur-tout de n’ouvrir à personne…

Comme je me levais tous les jours de très-grand matin, et que je n’avais pas fermé l’œil de toute cette nuit, je profitai de l’occasion et de son ordonnance pour me dédommager… Le lit d’ailleurs étant beaucoup plus douillet que le mien, je m’étendis à mon aise et m’endormis profondément.

Voilà une réflexion à faire ici. C’est que le plus riche ne jouit pas toujours de son bien, et ne passe pas les momens les plus agréables…

Le maître aubergiste est hors de son bon lit, peut-être assassiné ; la maîtresse, sa femme, s’en arrache en gémissant