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MA TANTE


» ma jeunesse, et quand tu auras cinquante ans, comme moi, ils te laisseront aussi tranquille que je le suis à présent. — Ah ! dieu, je n’en ai pas dix-huit, j’ai donc encore bien longtemps à être tourmentée ».

A force de causer ainsi, nous avancions, et nous arrivâmes enfin à Avon. Ma tante voulant prévenir le curé avant de me présenter, me déposa, pour un instant, dans une maison d’une paysanne qu’elle connaissait, et dont le mari travaillait par fois au jardin du curé.

Elle me recommanda d’être bien sur mes gardes, quoiqu’il n’y eût pas d’apparence de danger pour moi chez ces bonnes gens, pour le peu de temps qu’elle allait me quitter. Je le lui promis ; et après être convenues qu’elle allait m’annoncer sous le nom de Pierrot, son neveu, elle s’avança vers le presbytère, en me promettant d’être de retour au plus tard sous une petite heure.

Mais le diable n’a besoin que d’une