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MA TANTE


était, il ne pouvait pas croire à ma vertu ; mais il se persuada, par un double tort, que, criminelle effectivement, j’aimais mieux, par intérêt, pécher avec le curé qu’avec lui, et il se promit de s’en venger, et sur moi et sur le respectable pasteur. L’occasion ne tarda pas à s’en présenter ; il en profita.

Le grand vicaire de l’évêque dans le diocèse duquel nous étions, vint faire sa tournée et la visite de toutes les paroisses… Il arriva donc au presbytère pour y interroger notre curé et prendre des informations sur ses mœurs. Après tout l’examen préliminaire sur la tenue de son église et sur les instructions qu’il donnait à ses paroissiens, il en vint à l’article de sa servante.

Or tout le monde sait qu’un chapitre fondamental et inviolable des synodes, est qu’une servante ou gouvernante de curé doit avoir ce qu’on appelle l’âge canonique, c’est-à-dire, être hors d’état de faire des enfans… et cela pour