Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/580

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
49
GENEVIEVE.


l’endroit que monseigneur lui avait désigné ; comme quoi ce scélérat nous avait endormies à table ; comme quoi il m’avait enlevée en la laissant à l’auberge ; comme quoi il avait voulu me faire violence en chemin… bref, tous les dangers que j’avais courus depuis, pour avoir cru obéir à ses ordres (ce que, lui observa-t-elle adroitement, nous n’avions pas encore voulu déclarer à la justice par respect pour lui…), et finit par le conjurer de s’informer à l’aubergiste, qui lui confirmerait notre double assoupissement, ce qui était suffisant pour lui prouver la violence de son scélérat de valet envers nous, et notre ignorance sur ses projets criminels.

Elle plaida si bien notre cause, que monseigneur se laissa attendrir comme elle l’avait prévu, et que son amour pour moi se réveilla tout-à-fait… Alors il me demanda d’un ton vraiment amical, si je consentais de bonne foi à recevoir de lui les secours que

  IV.
E