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GENEVIEVE.


racontai en peu de mots, et en sanglotant, le vol qui venait de nous être fait, et le désespoir de ma tante. Elle-même, que j’avais relevée avec l’aide du postillon, qui était charitablement descendu de son cheval pour la ramasser, confirma ce que je venais de dire, en assurant que puisque la voiture ne l’avait pas écrasée, elle allait en attendre une autre, ou se détruire elle-même.

Un des voyageurs, frappé du son de sa voix, lui demanda d’un ton d’intérêt, pourquoi elle se trouvait là à cette heure, et qui elle était.

« Oh ! pourquoi je me trouve là, répondit-elle, c’est un enchaînement d’histoires trop long à raconter, et votre diligence aura plutôt achevé son voyage que je n’aurais terminé le récit de tous mes malheurs, et de ceux de ma pauvre nièce… (car, toute entière à sa sensibilité pour ma personne, elle ne pensait plus à mon