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GENEVIEVE.


pelant lui-même l’aventure où elle l’avait si bien puni.

Confuse, elle n’osait plus ni le regarder ni lui parler. Il lui dit avec beaucoup de cordialité, et de sentiment même :

« Ma bonne Geneviève, ne soyez pas honteuse pour m’avoir joué un tour qui m’a paru sanglant, il est vrai, dans le premier moment, mais qui a fait le bonheur de ma vie. Vous m’avez corrigé ; vous m’avez retiré du vice où, sans cette forte leçon que vous m’avez donnée, je me serais enfoncé de plus en plus… et j’aurais peut-être fini honteusement, ou je traînerais à présent une misérable et méprisable existence.

» La digne femme que je n’avais pas eu le bon esprit de connaître, et que vous m’avez forcé à prendre, a su réparer et racheter, par les qualités bien précieuses de son caractère et de ses talens, une beauté passagère