Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/635

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
104
MA TANTE


l’avare procureur qui régalait si bien ses clercs, et dont j’avais été la cuisinière pendant quatre jours, avait obtenu la même récompense pour crimes de faux, qu’il avait commis dans ses actes… Tout se retrouve avec la providence !…

Un nouveau spectacle s’ouvre à nos yeux émerveillés… Nous sommes en pleine mer…

On peut s’imaginer… ou pour mieux dire, il serait difficile de se figurer la surprise d’admiration et de terreur à-la-fois qui s’empara de ma tante et de moi, à l’aspect de cette immense étendue d’eau.

Nous, qui n’avions jamais vu que la Seine et quelques autres rivières ou ruisseaux… nous nous crûmes absolument perdue, hors du monde, et presque dans le néant, quand notre vue ne trouvant plus de bornes et n’apercevant plus de terre, fut obligée de s’arrêter dans le vide de l’air, où l’ho-