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MA TANTE


la vie à son prédécesseur, et alliant, par un contraste bien digne d’un barbare, l’amour à la férocité, il déclara que pour nous punir davantage, il voulait jouir de moi devant ma tante, qui serait empalée la première, et m’abandonner ensuite à la brutalité de ses soldats… Il eut même l’atroce cruauté de le faire expliquer à ma tante par son interprète…

« Ce ne sera pas vrai… s’écria cette femme intrépide, ce ne sera pas du moins ce monstre-là qui aura l’infernal plaisir de commettre ce crime ! »… Et toute nue qu’elle était déjà, et au milieu de ses bourreaux, se précipitant sur le nouveau et second capitaine, elle arracha le poignard qu’il avait à sa ceinture, et le lui plongea dans le cœur. Et de deux !… La place de capitaine n’était plus affriandante… ou du moins les désirs de concupiscence se rallentissaient bien à mon sujet.

On la ressaisit vivement, mais le coup